La mise en œuvre du concept One Health est-elle une réalité en Afrique ?

La mise en œuvre du concept One Health est-elle une réalité en Afrique ?

Au cours des dix dernières années, nous avons assisté à une augmentation significative de la propagation des agents infectieux et un risque accru de pandémies notamment l’influenza aviaire depuis 2003, la grippe H1N1 en 2009, les épidémies du syndrome respiratoire aiguës sévères (SRAS) mais également les fièvres hémorragiques telles que Ebola ou la fièvre de Lassa.

Les principales raisons de l’émergence de ces maladies sont représentées par toutes les pratiques qui favorisent la circulation des agents pathogènes entre espèces, les contacts étroits entre espèces animales et entre hommes et animaux domestiques ou sauvages. A cela, s’ajoutent comme facteurs de risques, la conjonction de la croissance démographique, les effets des changements climatiques, l’explosion du commerce et des échanges internationaux de biens, ainsi que les interventions anthropiques qui contribuent à éroder la biodiversité et exposer ainsi l`homme a des menaces nouvelles.

Face à ces menaces sanitaires majeures, les approches classiques de prévention et de contrôle ayant montré leurs limites, il est apparu nécessaire ces dernières années d’avoir une réponse globale multidisciplinaire et multisectorielle.

L’approche « One Health » ou « une seule santé » qui répond à cette nécessité, a pour objectif de contribuer à l’amélioration de la santé au niveau mondial grâce à la collaboration entre toutes les sciences de la santé, en particulier entre les professions médicales vétérinaires et humaines, les sciences de l’environnement, l’écologie, la faune et la santé publique. Elle ne se limite pas uniquement aux zoonoses, mais englobe l’ensemble des pathologies ayant un impact sur la santé publique et la sécurité alimentaire.

Quels sont les enjeux et les défis auxquels cette approche fait face dans sa mise en œuvre en Afrique ? Cet éditorial propose des piste de reflexion pour répondre a ces interrogations.

Lionel Gbaguidi

One Health

« One Health ou « une seule santé » est une approche intégrée de la santé qui met l’accent sur les interactions entre les animaux, les humains et leurs divers environnements. Il encourage les collaborations, les synergies et l’enrichissement croisé de tous les secteurs et acteurs dont les activités peuvent avoir un impact sur la santé. Son but est d’améliorer la santé et le bien-être grâce à la prévention des risques et l’atténuation des effets des crises qui proviennent de l’interface entre les humains, les animaux et leurs écosystèmes.

Le concept One Health entre dans le cadre de la Sécurité Sanitaire Mondiale dont l’objectif est de rendre le monde plus sûr et plus sécurisé, en renforçant les capacités de la communauté internationale à prévoir, détecter et répondre aux épidémies de maladies infectieuses.

Depuis 2007, date de son adoption par la Communauté internationale (l’alliance tripartite entre FAO-OIE-OMS), en moins de quatre ans, le concept a pris beaucoup d’ampleur. Il est maintenant un mouvement qui se diffuse rapidement. Aujourd’hui, l’approche a été officiellement approuvée par diverses organisations onusiennes, la Commission européenne, la Banque mondiale, diverses universités, ONG et bien d’autres organisations.
Bien que le concept « One Health, One Medicine » ait été reconnu depuis plusieurs années, de nombreux pays du monde ont encore du mal à satisfaire aux exigences minimales requises, tout particulièrement à la jonction entre les secteurs de la santé animale et de la santé publique. En Afrique, de nombreux défis restent à relever pour le rendre opérationnel. Quelle est la situation de ce concept dans ce continent, quels en sont les enjeux ? Telles sont les interrogations auxquelles cet éditorial tentera de répondre.
Bi Vroh Joseph Benie, Seck Ibrahima, « La mise en œuvre du concept One Health est-elle une réalité en Afrique ? », Santé Publique 3/2016 (Vol. 28) , p. 283-285

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